Executive education

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Pascal Boniface, Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)

Le 4 avril dernier, l’IRIS et NEOMA organisaient les « Rencontres géoéconomiques et géopolitiques » sur le campus de Paris. L’occasion pour l’expert de donner sa vision sur l’état du monde. Voici les trois grandes idées à retenir de son intervention.

Écarter les émotions des prises de décision

En 1783, quand Catherine II annexait la Crimée, c’était une affaire locale, et ça n’intéressait personne. En 2014, Vladimir Poutine a fait la même chose, l’impact a été tout à fait différent. Aujourd’hui, tout ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières a un impact sur nous. C’est bien sûr l’effet de la globalisation. La géopolitique est partout. Elle doit faire partie de la formation des citoyens, mais également des dirigeants, des responsables d’ONG, d’association… Leurs analyses doivent être guidées par la raison, et non par l’émotion. Sinon cela conduit à prendre de mauvaises décisions.

La realpolitik a souvent été critiquée, mais comme disait Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères), si on ne parle pas des réalités, les réalités se rappellent à nous. Si on veut changer le monde, il faut partir du monde tel qu’il est.

C’est un empilement d’hubris qui nous a conduits à la catastrophe

L’hubris – sentiment d’orgueil qui pousse à la démesure – nous a conduits à mal analyser les situations. Après la Guerre froide, l’Occident a pensé que le monde allait s’occidentaliser. On a confondu occidentalisation et globalisation. Des résistances se sont développées, elles nous reviennent en pleine figure. En Ukraine, Poutine a pensé qu’il serait accueilli à bras ouverts et que l’OTAN ne réagirait pas. Il s’est heurté à la résistance ukrainienne et à la solidarité occidentale L’Ukraine a refusé de mettre en œuvre les accords de Minsk – tout comme la Russie -, signés en 2015, puis a fixé des buts de guerre peu réalistes (reconquérir tous les territoires perdus depuis 2022, ainsi que ceux annexés en 2014, que Poutine soit jugé devant la Cour pénale internationale et que la Russie paye les dommages de guerre). Cet empilement d’hubris a abouti à une catastrophe qui pèse sur nous tous, sur les questions énergétiques, les questions alimentaires, etc., l’erreur est de réfléchir à court terme.

L’Occident ne peut plus imposer sa volonté au reste du monde

Le monde est marqué par trois coupures majeures. L’Occident et la Russie s’opposent : nous sommes revenus à un niveau de communication égal à celui des années 50. La Chine et les États-Unis sont le grand duel à venir. Le rattrapage de la Chine est insupportable pour les États-Unis qui pensent détenir les valeurs universelles. La dernière coupure se situe entre le monde occidental et le Sud global. L’Occident n’est plus le centre du monde, on ne peut pas imposer notre volonté. La Chine est désormais le premier partenaire de beaucoup de pays. C’est en partant de ces réalités que l’on change les choses.

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